Vendredi 9 juillet 2010 à 0:41

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0000000000 Un ami précieux,
0000000000 après un long voyages dans
0000000000 de lointains pays d'Orient, m'a
0000000000 rapporté un étrange poème.
 

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000000000000000 Trois phrases...
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... Qui me tiennent lieu 00000000000000000
de refuge... 00000000000000000
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00000000000 ... Lorsque je
00000000000 vacille un peu.
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00 « Dans ce paysage de printemps,
00 Il n'y a ni meilleur ni pire.
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000 Les branches des fleurs
000 poussent naturellement.
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Certaines sont longues, 00000
certaines sont courtes. »
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0000000000Tenir debout.

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Jeudi 22 avril 2010 à 12:05

 « Au cours de tels rêves, on prend conscience de faits et d'idées qui gardent leur valeur quand on est réveillé. Ce qui frappa soudain Winston, c'est que la mort de sa mère, survenue il y avait près de trente ans, avait été d'un tragique et d'une tristesse qui seraient actuellement impossibles. Il comprit que le tragique était un élément des temps anciens, des temps où existaient encore l'intimité, l'amour et l'amitié, quand les membres d'une famille s'entraidaient sans se demander au nom de quoi. »

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Dimanche 21 mars 2010 à 16:54

Temps et vie, tempête de vent.

à Sharky

  La pluie commence à tomber, et, sous le ciel nocturne, je commence à peine à réaliser à quel point je me sens seule. Autour de moi, ruine, désolation, mort. Mes camarades sont étendus au sol, et rien ne pourrait désormais les faire revenir de mon côté du miroir. Les yeux vides de certains regardent encore leur nadir, et les expressions des autres restent figées dans la douleur et la peur. Les perles de sang s’évaporent de leurs corps, se mêlent aux larmes des yeux celèstes regrettant leur départ. Les rhododendrons sauvages, parapluies naturels, naturellement percés, s’abreuvent avidement de cette amère potion. Potion liquide, liquides de vie. Et dans la terre qui, plus tard, donnera naissance à des herbes vermeille, comme l’océan enfante ses épais cheveux d’or, les petites vies pourront, sous l’accalmie des gouttes, retracer le refuge où leurs enfants vivront. Cycle de vie, de mort. Spirale infinie du défilement du temps.

Moi, dans cette ville morte, sous le flot et le flux d’un cosmique chagrin, je recherche en vain le sablier du temps.

 

Au loin, au centre d’un labyrinthe dont la sortie n’est plus, s’élève face au vent, un vieux jeu de tarot, haut comme un chapiteau, fin comme une brindille, fragile comme la pensée, cassant comme le cristal… Comme le cœur d’un enfant. Les ancestrales arcanes aux regards brisés et aux corps fissuré, chuchotent dans la tempête, la fin du jour présent, berçant les âmes des hommes, des plantes et des formes, protégeant de la colère des cieux un chat noir faiblissant.

Plus loin dans l’ouragan, plus près sous les rafales, se dresse un cimetière, qui s’oublie  entièrement, dans la fureur du sable et de cinq éléments. Des feux folets, brefs signes de vie dans ce défunt milieu où la joie abandonne, dansent et chantent sous le retard mourant de leur sourd désespoir. En réponse à leurs signaux, dans mon calme troublant, mes bolas enflamment les airs de cercles merveilleux, contredisant leur peur, approuvant leur angoisse, citant dans leur détresse, l’effroi du temps qui passe. Leur soupir chaud s’égare, soufflé par le blizzard, et la solitude revient, emprisonnant le temps, ralentissant les heures… Précipitant la fuite des secondes et minutes. Et les fins grains s’écoulent, comme s’envole un nuage.

Près des catacombes, dans la discrétion malsaine des hurlements du vent, deux cyprès, tels des lances, sont les gardiens de ce silence.


Alyss

Contraintes :
. Seule dans une ville en ruine
. Cherchant quelqu'un ou quelque chose
. Dans un château de cartes
. Cyprès
. Spirale
. Chat
. Parapluie
. Rhododendron

 

 

Samedi 20 février 2010 à 23:36

 'Je le sais que tout irait sur des roulettes, s'il y avait des roulettes. Mais ils n'y a pas de roulettes. A l'endroit où il devrait y avoir des roulettes il y a des boulons.'
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'Le hêtre de la scierie n'avait pas encore, certes, l'ampleur que nous lui voyons. Mais, sa jeunesse (enfin, tout au moins par rapport à maintenant) ou plus exactement son adolescence était d'une carrure et d'une étoffe qui le mettaient à cent coudées au-dessus de tous les autres arbres, même de tous les autres arbres réunis. Son feuillage était d'un dru, d'une épaisseur, d'une densité de pierre, et sa charpente (dont on ne pouvait rien voir, tant elle était couverte et recouverte de rameaux plus opaques les uns que les autres) devait être d'une force et d'une beauté rares pour porter avec tant d'élégance tant de poids accumulé. Il était surtout (à cette époque) pétri d'oiseaux et de mouches ; il contenait autant d'oiseaux et de mouches que de feuilles. Il était constamment charrué et bouleversé de corneilles, de corbeaux et d'essaims ; il éclaboussait à chaque instant des vols de rossignols et de mésanges ; il fumai de bergeronnettes et d'abeilles ; il soufflait des faucons et des taons ; il jonglait avec des balles multicolores de pinsons, de roitelets, de rouge-gorges, de pluviers et de guêpes. C'était autour de lui une ronde sans fin d'oiseaux, de papillons et de mouches dans lesquels le soleil avait l'air de se décomposer en arcs-en-ciel comme à travers des jaillissements d'embruns. Et, à l'automne, avec ses longs poils cramoisis, se mille bras entrelacés de serpents verts, ses cent mille mains de feuillages d'or jouant avec des pompons de plumes, des lanières d'oiseaux, des poussières de cristal, il n'était vraiment pas un arbre. Les forêts, assises sur les gradins des montagnes, finissaient par les regarder en silence. Il crépitait comme un brasier ; il dansait comme seuls savent danser les être surnaturels, en multipliant son corps autour de son immobilité : il ondulait autour de lui-même dans un entortillement d'écharpes, si frémissant, si mordoré, si inlassablement repétri par l'ivresse de son corps qu'on ne pouvait plus savoir s'il était enraciné par l'encramponnement des prodigieuses racines ou par la vitesse miraculeuse de la pointe de toupie sur laquelle reposent les dieux. Les forêts, assises sur les gradins de l'amphithéâtre des montagnes, dans leur grande toilette sacerdotale, n'osaient plus bouger. Cette virtuosité de beauté hypnotisait comme l'oeil des serpents ou le sang des oies sauvages sur la neige. Et, tout le long des routes qui montaient ou descendaient vers elle, s'alignait la procession des érables ensanglantés comme des bouchers.'

Mercredi 20 janvier 2010 à 23:07

 Square des Tilleuls – Mars via la Lune
 
à Twix

  Il est petit. Il est tout petit.
Il doit avoir 7 ans, et c’est Indiana Jones.
  Autour de lui, il y a des pigeons, il y a des bancs, il y a des arbres. Des grands platanes.
Il y a des vieux. Enfin surtout un vieux. Un vieux croûton qui le regarde avec dédain. Encore un de ces monsieurs qui ont réussi dans la vie, eux, madame. Qui sont sérieux.
  Je ne pourrais le décrire mieux qu’en vous citant l’homme d’affaire du petit prince de Saint Exupéry.
Le vieillard est là, donc, à quelques mètres du jeune héros. Mais jamais deux esprits n’ont été si éloignés. Les années lumières elles-même ne pourraient accrocher au sol – où stagne le vieil homme – la tête du gosse volant dans les étoiles.

  Plus loin, au beau mileu de la place, il y a un manège. Un vieux manège cassé qui ne tourne plus.
  Dans le mangène vit un rat.
    Un petit rat qui ferait hurler l’ancêtre et rire le mioche, s’ils pouvaient en avoir conscience.
Ce minuscule rat ferait également pleurer la petite fille qui regarde le manège avec mélancolie.
Elle aurait aimé que le manège tourne encore, ne serait-ce qu’aussi lentement que tourne la planète sur laquelle n’est plus le garçonnet.
  Elle aurait aimé avoir une de ces sucettes en spirale que vend le marchand dans un coin du square.
    Elle aurait aimé que le petit garçon veuille jouer avec elle.
Elle aurait voulu qu’il se passe quelque chose dans sa vie de gamine de 7 ans.
Qu’une vache passe, au volant d’une voiture.
  Que des corbeaux deviennent blancs sous ses yeux.
    Qu’un chat noir se transforme en sorcière devant son regard stupéfait.
Que le petit garçon veuille jouer avec elle.

Mais voilà une heure qu’elle l’attend. Elle part.
  Sans voir que le vol d’Harry à destination de Mars n’a pu décoller, car le pilote a vu une petite fille mourrant de faim, et qui lorgnait, désespérée, un marchand de sucettes au square des Tilleuls.

 

Alyss

 

contraintes : 

  1. Il y a beaucoup de pigeons
  2. Il y a un vieux croûton
  3. Il y a un petit rat
  4. Il y a un manège
  5. Il y a une sucette en spirale
  6. Il y a une voiture conduite par une vache
  7. Il y a Indiana Jones

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