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000000000000000 Trois phrases...
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... Qui me tiennent lieu 00000000000000000
de refuge... 00000000000000000
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00000000000 ... Lorsque je
00000000000 vacille un peu.
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00 « Dans ce paysage de printemps,
00 Il n'y a ni meilleur ni pire.
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000 Les branches des fleurs
000 poussent naturellement.
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Certaines sont longues, 00000
certaines sont courtes. » 000-
0000000000Tenir debout.
à Sharky
La pluie commence à tomber, et, sous le ciel nocturne, je commence à peine à réaliser à quel point je me sens seule. Autour de moi, ruine, désolation, mort. Mes camarades sont étendus au sol, et rien ne pourrait désormais les faire revenir de mon côté du miroir. Les yeux vides de certains regardent encore leur nadir, et les expressions des autres restent figées dans la douleur et la peur. Les perles de sang s’évaporent de leurs corps, se mêlent aux larmes des yeux celèstes regrettant leur départ. Les rhododendrons sauvages, parapluies naturels, naturellement percés, s’abreuvent avidement de cette amère potion. Potion liquide, liquides de vie. Et dans la terre qui, plus tard, donnera naissance à des herbes vermeille, comme l’océan enfante ses épais cheveux d’or, les petites vies pourront, sous l’accalmie des gouttes, retracer le refuge où leurs enfants vivront. Cycle de vie, de mort. Spirale infinie du défilement du temps.
Moi, dans cette ville morte, sous le flot et le flux d’un cosmique chagrin, je recherche en vain le sablier du temps.
Au loin, au centre d’un labyrinthe dont la sortie n’est plus, s’élève face au vent, un vieux jeu de tarot, haut comme un chapiteau, fin comme une brindille, fragile comme la pensée, cassant comme le cristal… Comme le cœur d’un enfant. Les ancestrales arcanes aux regards brisés et aux corps fissuré, chuchotent dans la tempête, la fin du jour présent, berçant les âmes des hommes, des plantes et des formes, protégeant de la colère des cieux un chat noir faiblissant.
Plus loin dans l’ouragan, plus près sous les rafales, se dresse un cimetière, qui s’oublie entièrement, dans la fureur du sable et de cinq éléments. Des feux folets, brefs signes de vie dans ce défunt milieu où la joie abandonne, dansent et chantent sous le retard mourant de leur sourd désespoir. En réponse à leurs signaux, dans mon calme troublant, mes bolas enflamment les airs de cercles merveilleux, contredisant leur peur, approuvant leur angoisse, citant dans leur détresse, l’effroi du temps qui passe. Leur soupir chaud s’égare, soufflé par le blizzard, et la solitude revient, emprisonnant le temps, ralentissant les heures… Précipitant la fuite des secondes et minutes. Et les fins grains s’écoulent, comme s’envole un nuage.
Près des catacombes, dans la discrétion malsaine des hurlements du vent, deux cyprès, tels des lances, sont les gardiens de ce silence.
Alyss
Contraintes :
. Seule dans une ville en ruine
. Cherchant quelqu'un ou quelque chose
. Dans un château de cartes
. Cyprès
. Spirale
. Chat
. Parapluie
. Rhododendron
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Il est petit. Il est tout petit.
Il doit avoir 7 ans, et c’est Indiana Jones.
Autour de lui, il y a des pigeons, il y a des bancs, il y a des arbres. Des grands platanes.
Il y a des vieux. Enfin surtout un vieux. Un vieux croûton qui le regarde avec dédain. Encore un de ces monsieurs qui ont réussi dans la vie, eux, madame. Qui sont sérieux.
Je ne pourrais le décrire mieux qu’en vous citant l’homme d’affaire du petit prince de Saint Exupéry.
Le vieillard est là, donc, à quelques mètres du jeune héros. Mais jamais deux esprits n’ont été si éloignés. Les années lumières elles-même ne pourraient accrocher au sol – où stagne le vieil homme – la tête du gosse volant dans les étoiles.
Plus loin, au beau mileu de la place, il y a un manège. Un vieux manège cassé qui ne tourne plus.
Dans le mangène vit un rat.
Un petit rat qui ferait hurler l’ancêtre et rire le mioche, s’ils pouvaient en avoir conscience.
Ce minuscule rat ferait également pleurer la petite fille qui regarde le manège avec mélancolie.
Elle aurait aimé que le manège tourne encore, ne serait-ce qu’aussi lentement que tourne la planète sur laquelle n’est plus le garçonnet.
Elle aurait aimé avoir une de ces sucettes en spirale que vend le marchand dans un coin du square.
Elle aurait aimé que le petit garçon veuille jouer avec elle.
Elle aurait voulu qu’il se passe quelque chose dans sa vie de gamine de 7 ans.
Qu’une vache passe, au volant d’une voiture.
Que des corbeaux deviennent blancs sous ses yeux.
Qu’un chat noir se transforme en sorcière devant son regard stupéfait.
Que le petit garçon veuille jouer avec elle.
Mais voilà une heure qu’elle l’attend. Elle part.
Sans voir que le vol d’Harry à destination de Mars n’a pu décoller, car le pilote a vu une petite fille mourrant de faim, et qui lorgnait, désespérée, un marchand de sucettes au square des Tilleuls.
Alyss
contraintes :
Alyss
Contraintes :
1/ Vous êtes un bonhomme amoureux et pudique.
2/ Vous êtes dans une ville pleine de gens serrés.
3/ Il y a Anna.
4/ Il y a une grande place avec des gosses qui gueulent et des vieux assis, des mecs et des meufs qui jouent à la pétanque, et des platanes.
5/ Il y a des corbeaux qui volent sur le dos (pour ne pas voir toute cette misère).
6/ Il y a des céramistes, des peintres, des musiciens, une chorale d’enfants, un opéra, un théâtre, un atelier…
7/ Il y a un four… et des pavés luisant sous la bruine.
Et là, juste là, à ce temps précis, tu as oublié.
Tu as tout oublié.
Déjà, tu étais venu en cours, sans tes notes.
Soupir.
Silence, même.
La prof n’avait pas pipé mot.
Et là.
A ce moment là, ce temps là, tu as oublié. Tout oublié.
Même jusqu’à ton nom.
Forcément, tu ne te souviens pas.
Tu ne te rappelles pas t’être laissé porter, au rythme des cors. Au rythme de ton corps.
Pourtant, à tous tes concerts, quand on te rappelait pour un dernier rappel, tu savais que faire. Que jouer.
Que faire de ton jouet préféré qui jusqu’à lors était un djembé.
Mais tu as oublié.
Tu ne sais plus ce qu’est la musique. Tu ne sais plus ce qu’est la vie. La vie en musique, la musique étant la vie.
Tout ça à cause d’un contre – temps.
Plusieurs, même.
Ayant perdu tes clés, les clés de tes serrures crochetées, tu n’as même pas su si Rémi était là.
Pourtant il l’était, là, dos au sol.
Mais tu ne l’as pas vu.
Tu es donc descendu, dans la rue, sans faire attention au monde, changeant autour de toi.
Tu n’as même pas vu les canons, balançant blanches, noires et rondes plutôt canons, qui chantaient en canon.
Tu n’as pas entendu la cacophonie des manifestants en désaccord, qui souhaitaient contrer à temps les fausses notes des chefs orchestrant, de concert, la fin du monde.
Le monde des muses.
Les muses d’Ikal.
Mais tu ne sais plus qui est Ikal.
Et moi aussi, j’oublie, dans le vacarme incessant des mélodies urbaines.
Tu as oublié, tout comme j’oublie, l’harmonie des crépitements d’un feu, dans une odeur de papier d’Arménie. D’harmonie.
Tu as oublié les échos des cœurs, battant la chamade comme on bat un tambour.
Et moi, j’oublie le pianotement des gouttes de pluie sur les vitres des fenêtres.
Les fenêtres de nos âmes.
Tout ça, depuis que la musique est prohibée, mollement mais sûrement, pars les bémols de la société.
Alyss
Consigne : Ecrire une société, un pays, une ville, un quartier, au choix, changé par la musique / Changer la société, le pays, etc, avec la musique.
A lire...
Le symbole de l’homme blanc est le cadre. Le cadre de sa maison, des buildings où sont des bureaux, avec des murs de séparation. Partout des angles et des rectangles. La porte qui interdit l’entrée aux étrangers, le dollar en billet de banque, la prison. Les rectangles, ses angles, un cadre. De même pour les gadgets de l’homme blanc – boites, boites et encore boites – téléviseurs, radios, machines à laver, ordinateurs, automobiles. Toutes ces boites ont des coins, des angles abrupts – des arêtes dans le temps, le temps de l’homme blanc, ses rendez-vous, le temps de ses pendules, ses heures de pointe – c’est ce que les coins signifient à mes yeux. Vous êtes devenus les prisonniers de toutes ces boites. »